Vu de profil

Vu de profil la photo de profil laisse apparaître - même à l'oeil non exercé de nos patients - un angle de rétrusion des centrales ainsi qu'une protrusion des incisives latérales. On pourrait penser que l'oeil du public ne s'en aperçoit que dans un angle de vision de profil. Les travaux de Ricketts montrent que les lèvres suivent les déplacements des incisives de façon très intime. Par exemple, 3 mm de recul de l'incisive supérieure induisent 1mm de rétraction de la lèvre supérieure qui s'épaissit en raison de sa relaxation, mais un seul millimètre de recul de cette incisive supérieure fait reculer la lèvre inférieure de 1 mm.

Le premier effet est souvent recherché par nos patientes, mais trouve sa limite dans la qualité musculaire du sujet. Dans le cas de lèvres toniques, telles que celles de Claudia, le mouvement vers l'arrière sera facilité, le mouvement antérieur contrarié. De plus, ses lèvres supérieures courtes et "attachées au nez" ne sont pratiquement pas influencées par la position des incisives. la nature a gâté notre mannequin et nos patients qui présentent des lèvres fines ou longues et un angle naso-labial aigu sont plutôt sensibles aux déplacement des incisives. Chez Claudia, un angle plus avancé vers le bas ne changerait pas la position de ses lèvres et viendrait également mieux aligner ses incisives latérales. On considère en général que l'angle formé entre les incisives centrales mandibulaires et le bord basal de la mandibule est de 90° (a). Celui de cette même incisive est de 105° avec le plan occlusal (b). l'incisive centrale du maxillaire quant à elle fait un angle de 135° avec le plan occlusal (c). Dans le cas de notre belle Allemande, son angle est largement plus fermé, aux alentours des 110°. Le tiers médian du visage de notre modèle (nez, pommettes, maxillaire) est relativement avancé. la position retranchée des incisives centrales vient estomper cet effet visuel. Une position corrigée de ces deux centrales pourrait donner un effet "pagode" ou "dents en avant" exagéré encore par les spécificités de sa lèvre supérieure décrites plus haut. L'erreur la plus fréquente dans les restaurations prothétiques antérieures est d'occulter la troisième dimension (profondeur). Les deux premières (hauteur et largeur) étant souvent satisfaisantes.